La société BEMA, pour Bois Energie Maine Atlantique, a été créée en 2007, à la base par des scieurs de l’Ouest de la France qui souhaitaient mieux valoriser leurs produits connexes en mutualisant des moyens de production de bois-énergie. Elle a été accompagnée dans sa création par l’association Atlanbois et son responsable bois-énergie de l’époque, Samuel Rialland. Aujourd’hui BEMA produit 200 000 tonnes de bois-énergie par an à partir de trois gisements : les connexes de scieries (sciure, plaquettes, écorces…), le bois en fin de vie (palettes) et la forêt. Son activité s’étend des chantiers d’abattage en forêt et en ville (manuel en hauteur, à la pelle, au porteur-découpeur), au désouchage, au débardage au porteur, au débusqueur ou à la benne, à la préparation des plaquettes (déchiqueteuse de perches, broyeur lent pour les souches, rapide pour les palettes, criblage), au transport, au stockage si besoin et jusqu’à la livraison au client final.

Une démarche industrielle

Les actionnaires de BEMA, avec leur culture industrielle, ont souhaité structurer une offre de bois-énergie en qualité et en quantité, afin de répondre de la manière la plus professionnelle possible aux attentes des exploitants de chaufferies collectives et industrielles à biomasse, de plus en plus nombreuses et importantes.

La chaufferie de Saumur fut le premier client de BEMA en 2008. En 2009, Mathieu Havard intègre la société comme directeur. Puis le marché se développant, en 2010, BEMA a créé sa plateforme amirale à Nozay au Nord de Nantes avec le soutien de la SEM Loire-Atlantique développement-SELA. Cet investissement d’un million d’euros permet de préparer le combustible à partir de gisements variés et de le stocker, même si 90% du volume commercialisé est livré en direct depuis les chantiers ou les fournisseurs. Dès 2012, la totalité des produits connexes des actionnaires était valorisée. BEMA a donc élargit son périmètre d’action à des acteurs situés sur les départements limitrophes des Pays de la Loire et vers des gisements forestiers.

Une stratégie forestière tournée vers le long terme

Concernant le gisement forestier, afin de ne pas entrer en concurrence avec l’approvisionnement des scieurs, l’entreprise s’est orientée vers l’exploitation de taillis pauvres, ne présentant aucune valeur en sciage. D’un point de vue environnemental, s’ils ne sont pas exploités, ces taillis, en dépérissant, rejettent du carbone qui n’est pas valorisé.

Ces opérations, opérées sur des propriétés privées, permettent de collecter du bois-énergie et de donner les moyens financiers aux propriétaires de réinvestir leurs recettes dans la plantation de peuplements d’avenir correspondant aux besoins futurs des scieurs. Ces chantiers sont menés avec des équipements à haut rendement pour en optimiser et en réduire le coût. A ce niveau BEMA délègue les activités d’abattage et de débardage à sa filiale Biovalo basée à Saint-Georges-de-Rouelley dans le département de la Manche.

En 2018, BEMA passe le cap du million de tonnes de bois valorisé en énergie et a créé 50 emplois directs et indirects. L’année 2020 est marquée par l’entrée des sociétés Sylveco en Bretagne et Naulleau Abattage en Vendée. Sylveco permet d’augmenter le volume annuel de bois-énergie de 20 000 tonnes en Bretagne et Naulleau Abattage permet de compléter les moyens de production de Biovalo. Et au début de l’année 2021, BEMA passe le cap des 200 000 tonnes de bois livrées sur une année glissante. Cette activité s’appuie sur cinq plateformes à Loche-sur-Indrois-37, Nantes-44, La Meignanne-49, Saint-Georges-de-Rouelley-50 et Nozay-44.

Une organisation 2.0

L’entreprise dispose d’un logiciel de gestion et logistique puissant. Chaque camion reçoit quotidiennement de manière dématérialisée les missions à réaliser. Le logiciel ERP (pour Entreprise Resource Planning) développé par BEMA permet d’envoyer des préfactures d’achat de matière et de transport. Une carte interactive multi-utilisateurs permet de visualiser le statut de chaque chantier en temps réel. Les factures d’achat sont 100% dématérialisées et suivent un schéma de validation automatiquement orienté vers le service à l’origine de la charge.

Pour contrôler la qualité de ses produits, l’entreprise dispose de quatre véhicules-laboratoires qui permettent de contrôler n’importe où les dimensions et le taux d’humidité des plaquettes qui seront livrées.

En parallèle, BEMA a investi six millions d’euros afin de produire dans des conditions techniques exemplaires, en termes de sécurité comme de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’ensemble du parc motorisé est de dernière génération pour limiter l’impact sur l’environnement. Les machines forestières sont renouvelées tous les trois ans pour bénéficier des dernières innovations concernant les rejets. Pour accompagner ses démarches environnementale et qualité, BEMA s’appuie sur quatre certifications : PEFC, ISO 9001, Zéro Papier et CBQ+.

La certification CBQ+

Chaleur Bois Qualité Plus est la seule certification française de qualité de service pour la fourniture de bois-énergie. Elle regroupe déjà plus de 70 entreprises en France. Son cahier des charges porte à la fois sur le produit et le service. Elle permet aux fournisseurs de bois-énergie d’être également certifiés ISO 9001 et PEFC, ce qui garantit à la fois la gestion durable des forêts et la vente de produits certifiés et gérés durablement.

Le cahier des charges CBQ+ est mis en place sur l’ensemble de la chaine de production, de l’achat des matières premières jusqu’à la vente des produits au client final, tout en s’assurant d’une bonne gestion au sein de l’entreprise et du respect des législations en vigueur. Il intègre des outils de traçabilité des produits.

Chez BEMA, la fabrication d’un produit de qualité commence par la sélection de la matière première. Toutes les coupes en forêt sont contrôlées et s’inscrivent dans un Plan Simple de Gestion forestière. Elles sont choisies au plus proche possible des chaufferies pour limiter les transports. En sélectionnant des bois de taillis ou de haies d’un diamètre supérieur à 15 cm, BEMA garantit des plaquettes avec un taux d’écorce et de fines particules réduit.

Pour conclure, je voudrais dire que BEMA figure parmi les entreprises productrices de bois déchiqueté les mieux organisées et les mieux structurées qu’il m’ait été permis de rencontrer. L’entreprise ne laisse rien au hasard ni à l’improvisation, tout est cadré à l’avance, renseigné, suivi et corrigé si besoin. Son adhésion à l’association CBQ+ et sa certification de qualité de service étaient donc toutes naturelles.

Contacts :

Frédéric Douard, en reportage à Nozay – Journal BIOENERGIE n°72 – Mai 2021